Le vignoble

LA ROCHE MERE C’EST LE TUFEAU

Le sol spécifique des vignes de la Gildonnière est un tufeau dégradé, que l’on trouve sur plusieurs mètres de profondeur dans  les meilleurs parcelles.  Ce sont les gaz carbonique inclus dans le tufeau qui l’ont   dégradés  au fil des millions  d’années.Ce sol , argilo-calcaire  siliceux  c’est le terroir spécifique de notre vignoble , la pierraille , la perruche , les éclats de silex  qui affleurent  le sol de la vigne, étaient inclus a la base dans ce sol calcaire compact. Après ce sol dégradé plus ou moins profond  , on peux retrouver un banc de calcaire intact  dans nos coteaux, la tuff ,  plus ou moins tendre a  servie  à  la construction des maisons et des châteaux du val de loir. C’est le corps  creux de nos caves. Certaines cave de la Vallée du Loir se situent parfois sous les vignes, on peut alors y voir  les alignement des racines qui se dessinent au plafond. Pour se nourrir,  elles ont  traversées en profondeur  20 a 30 mètres de tuf  pour réapparaître en lignes bien droite au dessus de nos tètes…
Les vins du domaine  sont tous issus de nos vignes de la  Gildonnière située sur la commune de Lhomme. Le Pineau d’Aunis qui a été replanté en 1947 par mes oncles et mes parents représente environ un septième du vignoble. J’ai replanté, en 1983, la même surface en chenin  (cépage blanc) sur la parcelle des Rosiers et  la  plus vielle vigne, près de l’ancienne éolienne, a été planté en grande partie après le phylloxéra  vers 1905 / 1910. Chaque année, nous complantons sur 2 ha environ 300 nouveaux pieds de chenin riparia gloire et pineaux d’Aunis.

Le pineau d’Aunis

Il est vinifié seul pour les rouges tranquilles et les saignées des tumultueux  et le chenin blanc est également vinifié seul pour les vins blancs tranquilles et tumultueux. Ce sont les deux seuls cépages que nous récoltons et vinifions au domaine. Le pineau d’Aunis tient son nom du village d’Aunis près de Saumur.

Autrefois, il s’appelait également  chenin noir ou pinot d’Aunis. Disparu  pratiquement de la vinification en mono cépage des vignobles tourangeaux et angevins,  cet antique  cépage de rouge clairet est souvent associé à St Martin de Tours. Certaines retranscriptions d’archives issues des évêchés de Tours et du Mans évoquent un certain « piniot rouge« ou « daunis »  qui aurait été cultivé ici au V ou VI ème  siècle entre Racan et Marçon . Quoiqu’il en soit  , il est bien vivant en vallée du Loir et toujours cultivé en Vendômois et sur nos coteaux du Loir, et cela sans interruption notable depuis au moins le haut moyen-âge jusqu’a nos jours.

Le chenin blanc

Il est le cépage roi de la vallée de la Loir, il est aussi appelé pinot de la Loire (pineau). Il serait originaire de l’Anjou où il aurait été cultivé par les moines de l’Abbaye de Saint-Maur située entre Angers et Saumur dès le VIème siècle. On le connaît avec certitude en Anjou dès l’an 845, grâce à des documents d’époque qui portent le sceau de Charles le Chauve. Certains auteurs pensent qu’il tient son nom de celui du monastère du Mont-Chenin . Rabelais en parle beaucoup dans son Gargantua. Le chenin blanc qui  aime nos sols en tuffeau et le climat de notre vallée du Loir aurait été doucement introduit vers 1010 sur les meilleurs coteaux Sarthois et le nord Touraine par des moines de St Pierre de Solesmes, le vignoble se serait considérablement développé au XIII siècle grâce aux moines cisterciens de la clarté Dieu et de l’Epau. Ce cépage serait pour certains ampélographes une mutation naturelle du chenin noir,  notre Pineau d’Aunis. On s’interroge  toutefois beaucoup aujourd’hui sur cette filiation.

Le vigneron étale et remue les silex émergeant du sol. Ce sol de pierre c’est la conséquence des grattages successifs depuis des siecles

Les vendanges sont effectuées de fin septembre jusqu’en novembre uniquement à la main et par 2 a 3 tries successifs. La culture des vignes est réalisée sans aucun traitement insecticides, fongicides, herbicides, ni engrais de synthèse. Les travaux des sols sont effectués mécaniquement et manuellement durent environ 6 à 7 mois. Le hersage puis le déchaussage s’effectuent après la taille de décembre et janvier et se poursuivent jusqu’a la fin du printemps. Un buttage qui protège les pieds des vignes est aussi fait pour réaligner les ceps entre eux  avant  que la vigne n’entre en floraison. Pendant la période du travail des sols, les griffonnages  permettent  de  couper l’herbe et surtout d’encourager la pousse de la vigne. Fin juin début juillet, en revanche, nous ne travaillons  plus les sols, ce que l’on espère de la vigne c’est qu’elle arrête de pousser afin qu’elle puisse utiliser toute son énergie pour faire mûrir ses raisins. Dans les rangées de vignes où l’on a arrêté de griffonner en début d’été se développe en automne une flore autochtone. Les racines de cette flore sauvage qui poussent  tout au long de l’hiver, permettent d’aérer et de décompacter le sol encourageant ainsi  la vie microbienne en apportant des matières organiques. Quand nous constatons un manque de vigueur sur une parcelle,  un enrichissement en compost et en fumier de cheval est effectué.
Les fermentations et l’élevage des vins sont exclusivement effectués en barrique de chêne. Nous utilisons une futaille de 400 et 220 litres, en chêne Merrain français assemblé pour partie en chêne de la forêt de Bercé toute proche. Nous appliquons un ration annuel de 10 a 20% maximum en bois neuf et le reste en fûts de 2 a 10 ans. il n’est utilisé aucun intrants dans la vinification ni désacidification ni levure chimique